Comment je suis devenu géoanthroposymbiotiste

Je n’ai jamais été écologue. Dommage, j’en aurais rêvé mais j’ai pas eu le temps ! J’admire ces personnes si instruites qui sont capables de se balader en donnant le petit nom du moindre arbuste qui essaie de traverser leur chemin sans prévenir, de distinguer du premier coup d’œil le vol d’un aigle de celui d’un gypaète barbu, de reconnaître le moindre volutus errant dans le ciel, ou encore de citer sans erreur le nom précis de l’ère géologique et des animaux qui vivaient sur terre il y a 392 millions d’années.

A ce propos, au cas ou vous l’ignoriez, il s’agit du Frasnien, qui fait partie du Dévonien supérieur à l’Ère primaire. Et même que pas de bol, les premiers requins apparaissent à ce moment là, et juste après, paf : extinction massive de près de 70 % des espèces vivantes. On a jamais retrouvé le coupable, on hésite encore : il existe quelques farfelus pour dire qu’il y avait trop d’arbres, un comble ! Ces crétins d’arbres pompaient comme des malades le CO2, et pis du coup les pauvres bêtes, elles n’avaient plus rien à se mettre sur la tête, pas le moindre petit gaz effet de serre. Du coup, elles ont du se cailler avant de disparaître, mais ça on n’en sait rien, on était pas là pour voir !

Donc pas eu le temps, il fallait travailler : un écologue, ça fait des études, ça sait plein de choses compliquées, ça s’intéresse à plein de trucs différents et ça arrive à avoir une opinion générale sur tout ce qui nous entoure.

Je n’ai jamais été écologiste. J’ai pourtant bien failli à 17 ans, en 1972 en allant manifester avec Les Amis de la Terre : « Des vélos, pas d’autos » qu’on disait ! Et ben, c’est pas sûr qu’après de 50 ans on ait réussi notre coup : les voies semblaient plus dégagées à l’époque. L’écologie militante des années 1970, ça m’a vite ennuyé. Quelques expériences communautaires bordéliques m’ont prouvé qu’un même toit pouvait abriter un baba cool partisan du retour à la terre, un marxiste léniniste amoureux de la révolution culturelle avec son petit livre rouge dans le sac, un apprenti commercial fan de Bob Dylan, qu’une anarchiste qui en voulait à toute la terre. Moi, c’est plutôt le côté politique qui m’a attiré. A cette époque, il me paraissait plus romantique d’aller travailler en usine pour vraiment « changer le monde » que d’élever des chèvres dans le Larzac. J’ai donc travaillé en usine pour regarder, mais sans jamais essayer de convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit : regarder et essayer de comprendre ! J’étais bien trop prudent et timide pour oser imposer le moindre point de vue.

J’ai pas été écologue, j’ai pas été écologiste, j’ai pas été militant mais j’ai presque toujours été écovotant. Pas par conviction profonde pour les programmes très attirants qu’on nous proposait : qui n’a pas connu Brice LaLonde ou Antoine Waechter ne peut comprendre l’intensité des émotions qu’on pouvait ressentir à l’écoute d’un vibrant discours sur la famine à venir en France pour raison de surpopulation probable dans les dix ans.(à approfondir).

Après avoir été non-écologue, non-écologiste, écovotant par dépit, je suis devenu dans les années 1980 un rejeton du mythe écocitoyen. Non, plutôt
un type éco-si-moyen, un colibricoleur, celui qui trie un peu, qui ne gâche pas trop, qui n’a jamais raté une élection, qui tient quelques discours moralisateurs sur Mac Do, qui prend pas toujours l’autoroute, qui part en vacances en camping avec les enfants, mais qui aime par dessus tout, quand il peut, prendre sa voiture et se balader seul dans la montagne et par mauvais temps pour se confronter à une nature hostile. De quoi s’acheter une vague bonne conscience, mais pas de quoi changer le monde.

Plutôt comme beaucoup,

1. https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/1972-le-velo-et-la-voiture-s-affrontent/

https://www.ina.fr/video/CAC01036532

Syndrome de la caste (communauté) éclairée

Moyen : Un chemin annoncé douloureux et violent: le socialisme, et la dictature du prolétariat

Une élite éclairée : l’avant garde ouvrière et les intellectuels, un parti organisé

« les essais scientifiques, destinés à révolutionner une science, ne peuvent jamais être véritablement populaires. Mais une fois que la base scientifique est posée, la vulgarisation est possible… »

comparatif communisme effondrisme

CommunismeCollapsologie
Base théoriqueSocialisme scientifiqueÉcologie scientifique
ConstatsLutte des classes décuplant les inégalités, misèreEffondrement à venir, dérèglements majeurs dont certains sont irréversibles
EnjeuxPromouvoir une société sans classe et sans capitalisme, d'où les inégalités sociales seraient exclues
Objectif finalCommunisme : De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoinsViser une planète sur laquelle l'homme pourrait se développer en respectant strictement les équilibres naturels afin de ne pas l
Étape clé intermédiaireRévolution prolétarienneEffondrement majeur
Préparation de l'étape cléActivisme prérévolutionnaire, constitution d'une avant garde intellectuelle et prolétarienne, Accompagnement de l'effondrement
Chemin après l'étape cléCommunismeAccompagnement de la résilience